Premiers peuples: cartographie d’une libération

Pam Palmater

Portrait d’une militante mi’kmaw

Issue d’une famille de militants, Pam Palmater a été sensibilisée dès son enfance à la dépossession territoriale et culturelle vécue par son peuple. Elle est une figure très influente au sein de plusieurs communautés autochtones au Canada et agit comme conseillère auprès de ces dernières dans le cadre d’enjeux liés à la gouvernance. Avocate engagée et professeure à l’Université Ryerson, elle porte un regard incisif sur les politiques gouvernementales destinées aux Premiers Peuples. Nawel Hamidi et Pierrot Ross-Tremblay sont allés à sa rencontre afin de lui faire partager son expérience, au-delà des barrières linguistiques entre francophones et anglophones, qui, la plupart du temps, isolent les militants au sein de microgroupes plutôt que de favoriser leur réunion.

Il serait intéressant que vous nous parliez un peu de vous, de votre histoire et de votre militantisme.

Pam Palmater  — Je viens de la Première Nation de Eel River Bar. Cette nation fait partie de la grande nation mi’kmaw qui s’étend dans différentes parties de ce qui est maintenant connu comme le Nouveau-Brunswick. À la suite de la colonisation et de l’adoption de la Loi sur les Indiens, notre territoire a été divisé en petites réserves. Ma communauté est située près de la baie des Chaleurs, dans le nord de la province. Je viens d’une très grande famille et j’ai été élevée par mes frères et sœurs. J’ai huit sœurs et trois frères, et la majorité d’entre eux sont très actifs et impliqués politiquement. Comme j’étais l’une des plus jeunes, j’ai été formée à participer aux activités militantes auxquelles ils participaient. Ce sont mes frères et sœurs qui m’ont amenée à prendre part aux manifestations, aux négociations avec les différents ordres de gouvernement, aux assemblées générales de plusieurs communautés des Premiers Peuples et à des marches et à des rassemblements de toutes sortes. Jeune, je ne réalisais pas vraiment ce qu’on faisait, je croyais que toutes les familles faisaient la même chose. Parfois, je m’asseyais sous la table de la cuisine et j’écoutais les débats houleux qui avaient lieu, régulièrement, chez nous.

Nawel Hamidi est avocate, elle enseigne à l’Université Laurentienne (Sudbury) et est doctorante à l’Université d’Essex en Grande-Bretagne. Ses recherches portent sur les impacts juridiques et sociologiques de la colonisation dans les États coloniaux et postcoloniaux. Ses dernières publications ont porté sur la critique des traités modernes au Canada et sur les impacts de la colonisation en Algérie après l’indépendance.

Pierrot Ross-Tremblay est Innu (Essipit), sociologue et professeur à l’Université Laurentienne, à Sudbury. Ses recherches portent sur la mémoire et l’oubli, le colonialisme au Canada et les traditions juridiques des Premiers Peuples. Son livre Thou Shalt Forget: Indigenous Sovereignty, Resistance and the Production of Cultural Oblivion in Canada sera publié en 2018 aux presses de l’Institute of Commonwealth Studies de l’Université de Londres. Son recueil de poésie Nipimanitu sera publié cet automne aux Éditions Prise de parole.

N° 321: Premiers peuples: cartographie d’une libération

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