Prendre soin
Il semble que nous aimons bien, au Québec, ne pas aimer notre système de santé. De façon périodique, journaux, radio, télé, médias sociaux le décrient avec complaisance. On a beau connaître par cœur, et depuis longtemps, la litanie des clichés chaque fois évoqués, on dirait qu’on ne s’en lasse pas; les nuits et les jours à moisir à l’urgence, les CHSLD tantôt sordides, tantôt sinistres, les listes d’attente sans fin pour les chirurgies mineures, les radiographies, les scans, alouettes, avec, en filigrane, la conviction plus ou moins avouée, plus ou moins énoncée, que l’inefficacité de l’affaire est tributaire de son statut de service public.
Il va sans dire, orchestrer les soins pour toute une population n’est pas une mince affaire. C’est pourquoi nous avons souhaité dans ce dossier revenir au fondement même de toute organisation de santé, soit le souci du blessé, du malade, de l’éclopé, du démuni, en mettant en lumière le travail et les réflexions de ceux et celles qui s’y consacrent.