Buvons mes bons amis
Buvons mes bons amis
buvons tous à la ronde
Si quelqu’un vient ici
qu’il vienne qu’il me seconde
D’une main je tiens mon verre
la bouteille de l’autre
J’en verse un coup soudain
en attendant un autre
Mon corps prend ses ébats
mon cœur prend ses alarmes
Quand je fais rouler mon corps
c’est auprès d’une table
Le vin est mon trésor
moi qui le trouve agréable
Quand je fais rouler mon corps
c’est auprès d’une table
Tout paraît à mes yeux
tout bouleverse tout culbute
Les montagnes et les hauts
les vallons et les buttes
Il est temps de partir
le vin prend sa finesse
Car je me sens m’appesantir
d’un sommeil qui me blesse.
Mon cœur sec comme une pierre
décharné par les saisons par les hivers
tout entier je le mouille avec un peu de vin
Je remplis mes artères à pleines mains
j’oublie tout jusqu’à demain
les dures journées accumulées
la rivière sèche des passions
mortes
étouffées
torturées
les lignes de ma vie dispersées
la pesanteur du ciel imprimée dans le creux de mes mains
J’oublie tout
et je bois
Et l’ivresse écarte ses cuisses
me serre avec la tendresse de l’oubli
Et demain
un puits sans fond
Et demain
un puits sans fin
Et demain…
Buvons mes bons amis
buvons tous à la ronde
Si quelqu’un vient ici
qu’il vienne qu’il me seconde
D’une main je tiens mon verre
la bouteille de l’autre
J’en verse un coup soudain
en attendant un autre.