Manifestations

«La démocratie est le pire système de gouvernement, à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’histoire.» Il est quelque peu étonnant que l’on n’ait pas plus entendu cette fameuse boutade de Winston Churchill au cours du printemps dernier. Qu’elle soit citée fort à propos ou bien à tort et à travers, son rôle est souvent de nous rappeler que nous pourrions être bien plus mal logés, ce qui demeure, convenons-en, une mince consolation. Il va sans dire que de vivre dans un état de droit est une extraordinaire avancée, tout comme de pouvoir compter sur une Assemblée où des hommes et des femmes nous représentent quand vient le temps de débattre des affaires de la cité. Malheureusement, cela n’épargne pas un malaise persistant à la plupart d’entre nous, soit celui de ne pas compter pour beaucoup dans l’élaboration des règles qui nous gouvernent, pas plus que cela ne semble de beaucoup adoucir notre difficulté à dialoguer avec le pouvoir, d’autant plus que celui-ci est en général fort diffus et, comme nous le révèle la commission Charbonneau, par moments presque occulte.

Comment, donc, au-delà d’un X judicieusement tracé tous les quatre ans, se faire entendre de ceux qui nous gouvernent afin de participer de plain-pied avec eux, pour ainsi dire d’égal à égal, à l’établissement des règles de notre vie commune? Il existe bien sûr, ajoutons heureusement, une pléthore de canaux officiels bien établis pour entrer en communication avec notre gouvernement, mais ceux-ci, l’expérience le démontre, apparaissent souvent comme d’interminables parcours du combattant lorsqu’on s’y aventure hors du giron d’une puissante corporation ou encore d’un malin lobby. La rue, les pétitions, la désobéissance, alors?

Nous avons donc pensé demander ici à quelques personnes quelles étaient leur conception, et leur expérience, d’une implication politique hors des murs du parlement. Voici leurs témoignages, de même que leurs réflexions.