Y a-t-il quelqu’un pour répondre des dégâts de l’industrie minière?
Qui est imputable des catastrophes écologiques et humaines causées par les activités des minières canadiennes à l’étranger? Voilà la question que soulèvent les textes présentés dans ce micro-dossier. Deux des trois textes, rédigés par les journalistes Françoise Miquet et Rémy Bourdillon, prennent la forme de lettres adressées aux présidents-directeurs généraux et aux actionnaires de minières canadiennes œuvrant outre-mer, et soulignent les blessures profondes infligées par l’activité de ces entreprises à l’environnement et aux collectivités. Au départ, ceux-ci devaient paraître dans un ouvrage collectif consacré au dixième anniversaire de la poursuite-bâillon intentée par la minière Barrick Goldcontre les Éditions Écosociété, à la suite de la publication du livre Noir Canada, du philosophe Alain Deneault. Ce projet n’ayant pu aboutir, nous avons néanmoins la chance de publier ces textes, qui se penchent sur le réel coût social, écologique et humain des profits générés par certaines entreprises minières.
S’ajoute à cela une réflexion d’Anne-Marie Voisard, qui, après avoir porté le poids de l’affaire Noir Canada avec ses camarades d’Écosociété, examine aujourd’hui la façon dont le capitalisme extractif expulse la vie de certains individus hors du giron du droit, par la construction de ces «corps d’exception» qu’on peut spolier, détruire en toute impunité.