La menteuse, le témoin et la preuve
Peu de temps après ma rupture, une nuit où mon angoisse m’interdisait le sommeil, j’ai appelé SOS violence conjugale. J’avais besoin de savoir. Si c’était ça. Si ce que j’avais vécu était vraiment de la violence conjugale, parce que, même si mon ex m’avait frappée, la détresse psychologique dans laquelle je me trouvais m’embrouillait l’esprit. Je me sentais coupable. Est-ce que c’est vraiment de la violence conjugale, quand on pousse quelqu’un à nous blesser?
«Vous n’êtes en rien responsable de ce que vous avez vécu.»
Il a fallu qu’on me le répète. Que mes amis me le disent, que ma psychologue me le dise, que les intervenants du centre pour femmes me le disent. Il a fallu qu’on m’explique que le sentiment de culpabilité que je ressentais était partie prenante du cycle de la violence conjugale, et quand je l’ai finalement compris, j’ai voulu que mon ex le comprenne aussi. Alors j’ai porté plainte contre lui.