La presse algérienne, vraiment libre?
Ce texte est dédié à la mémoire du regretté Ali-Bey Boudoukha
«La presse la plus libre du monde arabe.» Cette formule a été le mantra de nombreux patrons de presse algériens durant les années 1990. Tel un slogan, celle-ci a été reprise à satiété par des relais médiatiques en France et ailleurs dans le monde.
Mais qu’en est-il vraiment?
Je propose d’effectuer ici un retour sur l’histoire de la presse algérienne, qui a joué un rôle crucial dans la confusion étourdissante qui a commencé à prévaloir en Algérie au début des années 1990 pour s’installer durablement au cours de cette décennie de la «sale guerre». Le pays, à la suite du coup d’État militaire du 11 janvier 1992 et de l’interruption du processus électoral, a été plongé dans un conflit sans nom, qui a fait 200 000 morts, quelque 20 000 disparus et des dizaines de milliers d’exilés, créant, de surcroît, un immense recul des libertés publiques et de l’État de droit.