Critique – Cinéma

De Wonder Woman à Atomic Blonde: un féminisme partiel?

Ces deux dernières années, plusieurs films mettant en scène des superhéroïnes ont envahi nos écrans. On peut penser à The Villainess (Jung Byung-gil, 2017), Blood Heist (Jenna Cavelle, 2017), Blood Ride (Melanie Aitkenhead, 2017), Cold Hell (Stefan Ruzowitzky, 2017), Jailbreak (Jimmy Henderson, 2017), 68 Kill (Trent Haaga, 2017) ou encore Galère au Brésil (Patrick Mille, 2016). Cette abondance de superhéroïnes, qui connaît une croissance accélérée depuis Alien (Ridley Scott, 1979) et Thelma and Louise (Ridley Scott, 1991), soulève quelques questions sur les représentations des genres au cinéma: ces films sont-ils vraiment féministes? Que révèlent-ils sur les rapports de genres présents tant au cinéma que dans notre société occidentale? Nous voudrions ici comprendre les mécanismes de cohérence narratifs (de Lauretis, 2007) présents dans deux films de superhéroïnes – Wonder Woman (Patty Jenkins, 2017)et Atomic Blonde (David Leitch, 2017) – et entrevoir les possibilités d’une œuvre féministe dans la minisérie Godless (Scott Frank, 2017). Cette lecture comparative permettra d’explorer une question plus générale encore: qu’est-ce qu’un film féministe?

Wonder Woman: une héroïne en (petite) tenue guerrière

En 1918, le mouvement des suffragettes en Angleterre obtenait une victoire partielle. Partielle parce que seulement certaines femmes, âgées de plus de 30 ans et répondant à des critères économiques, socioculturels, ethniques et éducationnels, se sont vu octroyer le droit de vote. C’est également dans l’Angleterre de 1918 que se déroule Wonder Woman, film qui aura marqué l’univers de DC Comics en mettant en scène sa première héroïne. Dans ce film, Diana Prince incarne un personnage super-héroïque dont la mission est de mettre un terme à l’emprise d’Arès, dieu de la guerre, sur les hommes.

Joëlle Rouleau est professeure adjointe en études cinématographiques à l’Université de Montréal.

N° 320: Îlots urbains

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