Le Pavillon de l’insolite
Une promenade transtemporelle
Une ville s’invente en marchant. Le samedi 20 juin 2015 à 10 h, j’ai entamé, à l’invitation d’Eric Mattson, commissaire, une traversée d’environ 23 km, de la piste abandonnée de l’hippodrome Blue Bonnets jusqu’à l’île Sainte-Hélène, pour y rejoindre le site de l’ancien Pavillon de l’insolite, ultime soubresaut du rêve rétrofuturiste de l’Expo 67. En compagnie d’une petite troupe d’irréductibles, j’ai tracé ( ), neuf heures durant, un parcours en personne et en pensée le long d’un axe transtemporel ( ), où l’image de Montréal rencontre celle d’avenirs non advenus.
La marche est le double vécu de l’écriture. Le parcours était jalonné de stations, comme autant d’arrêts sur image conviant les marcheurs à l’intimité de ma démarche d’écriture: j’y exposais, à travers des récits de rêve, des anecdotes et de brèves lectures, la cartographie d’une ville de science-fiction vécue. Je réalisai également une série de photographies noir et blanc. Ce sont ces matières qui ont servi à la confection de cette carte, écriture et dessin d’une pensée en mouvement, archivant une version parallèle de la montréalité – une invitation à nous rejoindre à l’envers du monde, là où nous croyions cheminer seuls.